Pour comprendre l’importance du relâchement au golf, ma dernière partie en compagnie d’un joueur expérimenté a été un déclic. Pourtant classé en dessous de 10 d’index, ce dernier a rendu une carte moins bonne que la mienne, bien bien loin de son niveau réel. Je ne suis pas encore classé, mais d’après mes dernières parties, j’avoisine un niveau de 20. C’est le niveau que j’ai joué ce jour-ci.
Pour mon partenaire de jeu, ce ne fut pas le cas. Pourtant, j’ai tout de suite vu que c’était un très bon joueur. Un golfeur qui, dès le premier tee shot, m’a impressionné. Et malheureusement pour lui, tout a tourné dès le neuvième trou, juste avant le retour où il a commencé à enchainer les mauvais choix. J’ai vu son visage se crisper et ses coups se détériorer. L’image de son corps ne trompait pas : tension, stress, énervement…
Qu’est-ce qui lui a manqué pour maintenir son niveau sur les 18 trous ? Pourquoi le plaisir de jouer au golf s’est-il amenuisé au fil de ses échecs ?
Moi qui viens du tennis, j’ai tout de suite compris, décrypter ce qui lui arrivait. Le relâchement, si crucial aux sports de lancer, a disparu de tout son corps.
Ensuite, comme bon nombre de golfeurs amateurs ont déjà connu, dégoupillage en règle, puis enchainement de coups bien loin de ce qu’il effectuait en début de la partie.
Comment définir simplement le relâchement, si important au golf ?
Selon le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Linguistiques), le relâchement correspond à la « Phase de l’activité musculaire qui succède à la contraction et au cours de laquelle le muscle retrouve sa longueur et sa tension normale ».
Le relâchement dans le sport correspond à la capacité d’un athlète de solliciter uniquement les muscles dont il a besoin pour effectuer son geste, sa gestuelle sportive et d’avoir les autres groupes musculaires détendus.
Cette définition peut aussi se transposer au quotidien. Le relâchement demeure l’aptitude d’une personne de réussir à détendre tout ou partie de son corps, même en mouvement.
Le stress, l’ennemi du golfeur en quête de relâchement
Un état de stress, lorsqu’il n’est pas maîtrisé, va avoir tendance à solliciter des muscles inutiles dans un geste technique.
Donc, au golf, trop d’amateurs sollicitent des muscles qui viennent, sans s’en rendre compte, totalement perturber leur swing ou leur jeu de putting. Les tensions supplémentaires vont diminuer la qualité du geste, restreindre la vitesse du mouvement.
Cette quête de relâchement doit commencer en dehors des parcours, du green. En effet, pour obtenir un relâchement optimal, ce dernier doit être ancré dans notre mémoire corporelle.
Alors, au golf, le relâchement viendra naturellement. Une simple respiration ou une idée apaisante offrira à votre corps toute la détente pour diminuer vos scores au golf.
Doit-on se focaliser 24 h/24 sur ce fameux relâchement ?
Le principe de base réside dans le fait de pouvoir répéter tout au long d’une journée des exercices amenant à ce relâchement.
Pas besoin de se focaliser dessus 24h/24, mais plutôt à plusieurs instants dans la journée.
À force de répétitions quotidiennes, le cerveau va avoir plus de facilités à enregistrer ces nouvelles compétences.
Pour plus d’efficacité dans cette acquisition, il est préférable d’y penser plusieurs fois par petites touches plutôt qu’une seule fois pendant longtemps.
Pas besoin de notifications de rappel sur votre smartphone, cette recherche de relâchement est à instaurer dans votre quotidien. Par exemple, lorsque vous étendez le linge, sortez de votre voiture, videz le lave-vaisselle, faites-le en recherchant cette sensation de relâchement.
Cette quête prend du temps, ne s’installe pas du jour au lendemain, mais devient au final comme une sorte d’évidence pour notre corps. Elle se travaille en profondeur et dans la durée, mais l’efficacité est sans pareil.
En effet, de nouvelles acquisitions comme l’intégration d’un relâchement plus important demandent la création de nouveaux réseaux neuronaux et donc de nouvelles compétences.
Cela prend du temps. Comptez au moins deux à trois semaines avant de percevoir les résultats.
Répétez un maximum de fois l’écoute de vos sensations, sans que cela devienne une obsession. Sinon cela parasitera vos journées et l’effet sera inversé.
Donc, le relâchement doit devenir un plaisir, naturel. Alors, il le deviendra.
Quels sont les avantages du relâchement ?
Plus généralement
Dans la majorité des sports, les enseignants conseillent à leurs élèves d’être plus relâchés. C’est une phrase que j’ai énormément entendue au tennis. Mais pourquoi ?
Le relâchement offre une augmentation de vitesse. Dans la majorité des sports de lancé, c’est ce que l’on recherche. On l’obtient donc avec plus de relâchement.
Également, le relâchement permet de diminuer la dépense énergétique du corps. Ainsi, il est plus facile de tenir la distance sur un match entier ou un parcours de golf.
Enfin, un bon relâchement diminue considérablement les risques de blessures musculaires, tendineuses et ligamentaires. Avec des muscles en tensions raisonnables, la sollicitation n’est pas exacerbée et les traumatismes sont donc diminués.
Prenez l’exemple de nombreux sportifs qui ont évité les blessures. Federer en est un. À l’inverse, Bryson DeChambeau, qui hypersollicite son corps, subit déjà les conséquences de son golf hypertonique.
Les avantages du relâchement au golf
Au golf, le relâchement apporte un gain de vitesse dans le swing. C’est elle, et non la force, qui permet de gagner en distance.
Ensuite, avec un corps détendu, le gain en termes de consommation d’énergie demeure flagrant surtout sur l’ensemble d’un parcours. En effet, une personne plus sous tension va consommer beaucoup plus d’influx et d’énergie. Elle aura besoin de plus s’hydrater et s’alimenter pour ne pas risquer une hypoglycémie. Sachant qu’un parcours de 18 trous s’effectue en 4 heures, 4 heures 30, il est crucial d’économiser son énergie pour accomplir des coups sûrs jusqu’au dernier green.
De plus, le relâchement optimise la coordination gestuelle. Dans le geste de golf, l’ancrage au sol reste primordial. Mais, le golfeur a besoin d’une grande dissociation entre cet ancrage et un haut du corps relâché. Un défaut de dissociation provient généralement d’un souci de relâchement, classiquement dû à une respiration inadéquate (thoracique). En effet, pour optimiser le relâchement, la respiration doit se situer plus bas que le thorax, on parle de respiration abdomino-diaphragmatique. Il existe donc un lien primordial entre le relâchement au golf et la respiration.
Enfin, le relâchement optimise la réussite d’un geste technique. En effet, plus le golfeur est relâché et plus il arrivera à ressentir et orienter la face du club lors du contact. Il est alors plus facile de ressentir le mouvement du club, comment ce dernier évolue dans l’espace. Donc, il sera plus facile d’effectuer des effets, tout particulièrement droite-gauche avec un chemin de club qui revient légèrement de l’intérieur vers l’extérieur. Sans relâchement, c’est quasiment mission impossible. C’est même l’effet inverse qui se produit avec récurrence, le fameux slice gauche-droite.
Comment obtenir le relâchement pour perfectionner au golf ?
Il existe de très nombreuses méthodes. Certaines auront votre préférence pour l’instant et d’autres prendront la place peut-être plus tard. C’est à chacun de déterminer laquelle sera la plus efficace.
Toutefois, un seul point d’entrée reste commun, la respiration. C’est la base d’une bonne préparation mentale et d’un maintien de lucidité tout au long du parcours de golf. Regardez les professionnels, ils possèdent souvent un rite respiratoire ce qui leur permet de développer une conscience de soi bien au-dessus d’un joueur lambda.
La respiration va donc amener la possibilité aux golfeurs de diminuer leur état de stress. Elle possède un don physiopsychologique. Tout le monde peut bénéficier de l’activation du système parasympathique grâce à la respiration ventrale. Il existe toujours une différence entre l’état à l’entrainement et sur le parcours en compétition avec le stress. La respiration permet de diminuer considérablement la différence entre ces deux états et donc réussir plus facilement à reproduire ses meilleurs coups.
La respiration ventrale va donc, pour résumer, porter le golfeur dans un état de relâchement optimal grâce au système parasympathique.
Quel exercice pour optimiser cette respiration ventrale ?
Le but de l’exercice va être de retrouver la respiration d’un nouveau-né à la naissance. C’est la respiration avec le ventre.
L’objectif est donc de descendre sa respiration du thorax vers le ventre. En fait, la respiration doit passer d’au-dessus du diaphragme à en-desssous.
L’exercice qui va suivre va vous permettre de découvrir votre rythme. Commencez comme indiqué puis ensuite trouver quel rythme vous convient le mieux, quelle fréquence est la plus efficace. Pour ma part, c’est celle indiquée qui fait des miracles (attention, ça ne résoudra pas tous vos problèmes sur un parcours, ce serait trop simple).
Retenez cette formule magique : 3-6-5. Voici à quoi cela correspond :
- 3 fois par jour,
- 6 cycles de respiration par minute. Un cycle s’effectue en 10 secondes avec 4 secondes d’inspiration et 6 secondes d’expiration.
- 5 minutes d’exercices, soit 30 cycles par session.
À vous de trouver votre formule magique !
À quels moments faire usage de la respiration au golf ?
La respiration trouve sa place dans la routine, mais également entre chaque coup.
Le fait d’avoir travaillé sa respiration et son relâchement au quotidien va amener le golfeur dans un état de plénitude, propice aux bons coups de golf.
Cela éloigne le stress négatif d’autant plus que l’on maîtrise la respiration et le relâchement consécutif. L’importance du travail chez soi permet de ne pas se focaliser dessus et laisser son esprit construire la stratégie pour améliorer son score.
Chaque golfeur détermine ses cycles et leur importance suivant les situations. À vous de les intégrer dans vos routines, lors de vos déplacements ou en attendant que la partie d’avant finisse de putter.
La visualisation, ingrédient crucial pour optimiser son relâchement
En plus de la respiration, une bonne visualisation dans sa routine améliore le relâchement.
On distingue deux types de visualisation :
- la visualisation de trajectoire. On imagine le coup que l’on va reproduire. Elle permet de diminuer le stress et donc de limiter les tensions,
- la visualisation de sensations. C’est le moment de rechercher l’image de bien-être grâce à une odeur réconfortante, avec le ressenti d’un courant d’air, grâce à une température agréable… Le but est de s’imaginer en situation réconfortante pour se placer dans les meilleures dispositions avant l’exécution de son geste technique.
Au final, le mariage de ces deux visualisations permet de visualiser une réussite, de ressentir l’état de bien-être lors de celle-ci et de se donner les moyens de la réaliser.
Cette méthode permet d’éloigner la peur de l’échec, le stress de rater, l’angoisse des obstacles.
Jouer avec les émotions reste la clé de la réussite par la préparation mentale. Tous les grands sportifs possèdent des capacités émotionnelles monstrueuses. Ils réussissent à faire appel aux bonnes émotions au bon moment. Ainsi il trouve le chemin de l’excellence et le plein potentiel.
À vous de tracer votre route vers une réussite golfique durable.
Le relâchement du grip, étape essentielle à un relâchement global du swing
Les étapes précédentes amènent à un relâchement optimum, mais ce dernier doit se ressentir jusque dans le grip. En effet, à quoi bon avoir les épaules bien détendues si c’est pour se retrouver avec les doigts crispés sur le club de golf ?
Pour un gain de vitesse plus probant, un grip relâché libère encore plus les poignets.
En effet, plus on serre son grip et plus les muscles des bras seront en tension. Il faut trouver le juste milieu entre maintien et relâchement pour son grip.
Un mauvais grip entraine automatiquement des coups ratés, mais une mauvaise tension se ressent surtout sur l’ensemble du corps (compensations, épaules mal placées…).
Un bon relâchement au golf s’obtient par une respiration efficace et l’écoute de son grip. Comme la respiration, la pression du grip se travaille aussi à la maison. Essayez d’associer une émotion à la sensation de pression ultime de votre grip.
Pour conclure sur le relâchement au golf
Le relâchement au golf s’obtient par la confiance, la répétition, le système parasympathique et les émotions. La sensation de relâchement commence par le grip, mais associé à la respiration, pour remonter jusqu’aux épaules, au visage, englobant la posture… On peut partir du bas vers le haut pour ressentir la détente. Certains joueurs privilégient un swing la bouche ouverte pour ressentir encore plus ce relâchement. Pas besoin d’avoir la bouche grande ouverte pour gober les mouches, mais simplement ressentir le relâchement des mâchoires.
Pour un relâchement optimal, la respiration doit s’effectuer sous-diaphragmatique.
Pour conclure, le relâchement au golf permet de diminuer considérablement le stress négatif à l’origine de très nombreux mauvais coups. De plus, ce dernier offre aussi la possibilité de récupérer des situations difficiles. Prenez l’exemple d’Olesen qui vient de gagner le British Master avec des hauts et des bas. Mais, bien que malmené par son jeu, il est resté décontracté tout au long de sa dernière partie.
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